Edith LEJET

« Le souffle de l'aurore »
Des fragments mélodiques lyriques émergent d'abord d'une façon neutre et sans éclat particulier pour ensuite percer et perturber le matériau sonore et projeter des couleurs subtiles et chatoyantes.
Ces courtes mélodies se répondent, se croisent et se frayent un chemin spontané. C'est une sorte de peinture nocturne qui révèle progressivement des points de lumière dont les multiples teintes se mêlent comme par magie.
Certaines peintures du peintre Zao Wou-Ki (1920-2013) dont les formes immatérielles semblent flotter dans l'univers pourraient donner l'impression d'être en phase avec cette musique.
Citations: "La flûte est comme l'instrument joyeux de la lumière et du rêve". Charles Koechlin, Traité d'orchestration 1954
"En réalité, un tableau est pour moi une somme de modifications incessantes qui dure jusqu'au moment quand je fais face à un organisme que je sens vivant, seule ma sensibilité peut me dire si j'ai obtenu cette reconnaissance ou non." Maurice Estève - Magazine Zodiaque no 120.


Très attirée depuis sa petite enfance par la musique et les arts en général, la vocation d'Edith Lejet s'affirme lorsque, adolescente, elle découvre certains chefs d'ouvre du répertoire, la Symphonie Fantastique de Berlioz notamment. Après l'obtention d'un baccalauréat « mathématiques », elle se consacre pleinement à ses études musicales. Tout la passionne, que les matières soient théoriques, instrumentales ou musicologiques, et tout alimente sa réflexion sur la création artistique. Sans tarder elle est admise au CNSM de Paris. En composition elle sera élève d'André Jolivet, parfois remplacé par Henri Dutilleux dont elle apprécie fort la personnalité et l'enseignement. Parallèlement elle sera influencée par Maurice Ohana, rencontré lors d'un stage de musique concrète du GRM à Radio-France. De 1968 à 1970 elle est pensionnaire à la Casa de Velazquez à Madrid. En 1972, elle est nommée professeur de Solfège chanteurs au CNSM de Paris, où dès lors se développera sa carrière pédagogique : en 1987, elle y enseigne l'instrumentation et l'orchestration (interim de Marius Constant), puis, à partir de 1988, devient professeur d'Ecriture, tout d'abord chargée d'enseigner la fugue, avant qu'on ne lui confie en 1992 la création de la classe « Ecriture : Musique du XXème siècle », dont elle assurera la charge jusqu'en 2005. Depuis 2003, elle est Professeur de Composition à l'Ecole Normale de Musique de Paris. Les ouvres d'E. Lejet, soient-elles vocales ou instrumentales, reposent souvent sur une trame dramaturgique. Les aspects mélodique et harmonique, ainsi que la couleur des timbres, sont privilégiés. Très frappée par ce qu'un acteur, au théâtre, peut mettre en ouvre afin d'extérioriser le contenu expressif d'un texte (intonations, appuis, diction, respirations, débit etc.), elle a forgé depuis longtemps son style sur ces valeurs. Ses ouvres sont publiées par différents éditeurs. Elle a reçu de nombreuses commandes officielles (Radio-France, Ministère de la Culture etc.). Un disque monographique a été réalisé en 2004, et un ouvrage de Lin-Ni Liao, « La pensée musicale d'Edith Lejet » (2010, éditions de l'Observatoire Français, Université de Paris-Sorbonne) lui est consacré.

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